Le 6 mars derniers, plus de 270 vinocampeurs se sont donnés rendez-vous à la Maison des Métallos dans la capitale. C’était la quatrième édition du Vinocamp Paris et le troisième partenariat avec Vin et Société.
Au programme, rencontres et échanges avec un public varié de professionnels du vin : vignerons ou négociants, community managers, agences de communication, blogueurs, entrepreneurs, étudiants , tous curieux d’échanger sur les enjeux du numérique pour la filière vin. Ce Vinocamp Paris a aussi été l’occasion de découvrir de nombreuses startups du vin regroupées dans un startup corner, de savourer les plats concoctés par des Food Startups mais aussi de déguster les vins de tous nos partenaires (Amorim, les magasins Nicolas, le groupe Castel, les Vins de Bordeaux, les Vins du val de Loire, les Champagnes de Vignerons, le Bureau National Interprofessionnel du Cognac, le Bureau National Interprofessionnel de l’Armagnac ainsi que le groupe Wolfberger) que nous remercions pour leur soutien et leur collaboration.
Retrouvez la vidéo du Vinocamp Paris
Vinocamp PARIS 2015 de Vinocamp sur Vimeo .
« BIG DATA, SOCIAL COMMERCE, OBJETS CONNECTÉS » : AU COEUR DE L’EVENEMENT
Pour cette édition 2015 du Vinocamp Paris 2015, trois tendances du numérique à l’ordre du jour : le « Big Data » et ses opportunités pour la filière vin ; le « Social Commerce » et ses enjeux face à l’essor récent des communautés en ligne et les possibilités qu’ouvrent l’ Internet des Objets, en pleine croissance dans notre vie de tous les jours.
DES CONSEILS AVISÉS D’EXPERTS
Des professionnels du vin et du numérique ont partagé avec nous leur expérience et leur analyse du secteur dans 4 mini-conférences :
- Emmanuel Vivier, co-fondateur du HUBINSTITUTE et du HUBFORUM, également à l’origine du Vanksen Group, nous a prodigué ses conseils en tant qu’expert en publicité, buzz, viralité et social media marketing :
- Timothé Bardet, co-fondateur de Wiine.me, passionné de vin et de nouvelles technologiques nous a expliqué comment utiliser le Social Commerce comme vecteur de croissance :
- Torben Mottes, responsable de la stratégie globale de Vivino sur toutes les plateformes, nous a donné les clés pour appliquer le Big Data au monde du vin, et en tirer des bénéfices pour les consommateurs.
APPLICATIONS MOBILES, CROWDFUNDING, LOI EVIN : À CHACUN SON ATELIER
Comme lors de chaque Vinocamp, des ateliers de discussion ont permis d’aborder quelques thématiques d’actualité dans le secteur. Voici quelques comptes-rendus, n’hésitez pas à enrichir dans les commentaires !
Dans cet atelier émerge une première évidence : la difficulté de cerner un seul et même type d’acteurs. Le marché des applications dédiées au vin est très hétérogène, s’adaptant à divers profils de consommation et donc d’utilisateurs. Il est donc primordial de cerner réellement les attentes majeures de consommateurs de vin. Selon les participants, on peut tout de même distinguer 2 types de consommateurs :
- Le « consommateur expert » qui va prendre son vin en photo et le partager sur les réseaux sociaux. Il a ses bons plans en terme d’applications mais n’est pas forcément un acheteur automatique de celles-ci.
- L’ « acheteur consommateur néophyte » à la recherche de conseils qui va donc rechercher et utiliser diverses applications mobiles pour obtenir des informations.
Enfin, selon les participants, les acteurs du marché des applications mobiles dédiées au vin doivent faire face à plusieurs enjeux.
- Savoir se distinguer tout d’abord en créant des éléments de dissociations entre leurs différentes applications.
- Parvenir à pousser l’utilisateur jusqu’à l’acte final d’achat que ce soit en ligne ou en offline (magasin partenaire).
Voilà qui a l’air plus facile à dire qu’à faire ! Il existe tout de même quelques pistes de différenciation pour ces applications comme tout d’abord se distinguer sur le besoin-utilisateur auquel on va répondre et comment on va le faire mais également sur la présentation des informations diffusées et notamment leur clarté. Les applications peuvent enfin aussi se différencier par le biais des fonctionnalités complémentaires proposées aux utilisateurs comme par exemple la géolocalisation, les liens avec le m-mobile ou encore la reconnaissance d’étiquette.
Cet atelier s’intéressait à la tendance du crowdfunding appliquée au secteur viticole. Un mode de financement participatif encore nouveau en France en comparaison aux Etats-Unis ou ce marché génère un CA d’un million de dollars par an.
Deux regards différents : celui de Stéphane Riss, co-fondateur de Fundovino, une plateforme de crowdfunding spécialisée dans le domaine viticole, ainsi que celui d’une participante ayant fait financer un projet par le biais d’une plateforme de crowdfunding internationale.
Suite aux échanges, deux conclusions :
- Il ne faut pas négliger l’importance de la communication lors de tels projets, et notamment sur les réseaux sociaux, afin d’attirer l’attention de potentiels donateurs et parvenir à récolter un maximum de fonds.
Il est important de penser son projet en amont et de se préparer à d’éventuelles difficultés. Les contreparties proposées aux donateurs sont primordiales et peuvent se présenter sous des formes multiples comme des bouteilles bien évidemment mais également des prestations oenotouristiques par exemple.
Enfin, les participants ont tenu à rappeler qu’étant donné que cette tendance est nouvelle en France, il n’y a encore pas de réelles garanties et qu’il faut donc être prudent et bien se renseigner sur la fiabilité de l’entreprise qui propose de tels financements.
Cet atelier qui nous rappelle le dernier Vinocamp à Paris, a tout d’abord débuté par un constat :
- pour intéresser le grand public au vin il faut se servir de la gastronomie au travers des accords mets et vins. Les blogs spécialisés vin font en effet beaucoup plus d’audience quand ils parlent aussi de gastronomie.
Dans cette optique, les participants ont tenu à saluer une initiative intéressante avec le lancement d’une plateforme de mise en relation entre blog vin et blog gastronomie (par Stéphane Gigandet). Selon eux, le problème de nombreux blogs spécialisés vin est qu’ils sont tellement centrés sur leur sujet qu’ils ont du mal à toucher un large public à l’exception de quelques blogueurs, comme par exemple Miss GlouGlou ou Emmanuel Delmas, qui ont un discours plus généraliste séduisant un plus grand nombre de personnes.
Vin au restaurant : la réflexion a dérivé sur la possibilité d’attirer les gens au restaurant par le vin. Il existe en effet plusieurs initiatives de ce type qui ont connu un grand succès comme l’opération Carte sur Table organisée par Duclot La Vinicole ou encore le blog Paris By Wine qui liste divers lieux en fonction de leur carte des vins.
En découle une conclusion dans de nombreux restaurants : l’illisibilité de leur carte des vins ou encore l’absence de sommeliers. Le consommateur se retrouve ainsi perdu devant une carte des vins qui s’apparente souvent à une bible. Une solution ? Former le restaurateur à ce sujet, le sensibiliser et lui donner les outils lui permettant d’améliorer la lisibilité de sa carte.
Les participants à cet atelier ont mis en évidence les multiples applications de reconnaissance d’étiquette qui ont fait leur apparition ces dernières années sur le marché (Vivino, WineAdvisors, Winewoo, Millesimu (version beta), Goot, Delectable, etc …). On note un problème récurent sur ce type d’applications : l’impossibilité de corriger la non-reconnaissance d’une étiquette ou une erreur dans un résultat, ce qui engendre la frustration de l’utilisateur. La fiabilité de ces applications est donc selon eux un des enjeux majeurs de ce nouveau marché.
Les interrogation se dirigent en fin d’atelier sur la réalisation des bases de données qui se cachent derrière ces applications. Pour les amateurs, il n’est pas toujours évident de reconnaître l’appellation ou le cépage d’un vin ; il est donc important de modérer cette base afin d’en assurer sa qualité.
D’après eux, il existe plusieurs moyens de différenciation pour ces applications autre que la reconnaissance d’étiquette, qui n’est qu’un outil, comme par exemple la géolocalisation des points de vente ou encore le m-commerce.
Enfin l’atelier aborde les différentes approches culturelles du vin ressenties au travers de ces applications mais aussi des différents marchés qui posent donc la question primordiale de la cible : quels clients et quels comportements ? Il est aussi important de rappeler que ces applications sont censées être des outils pour faciliter l’achat et la connaissance du vin auprès des consommateurs et qu’il faut donc les accompagner et être dans la simplification au maximum.
Dans cet atelier, les participants se sont posés beaucoup de questions autour de la Loi Evin : ce qui est autorisé, ce qui ne l’est pas, autant de réponses difficiles étant donné la jurisprudence qui rend le tout assez flou. D’une manière générale, selon eux, la Loi Evin est assez générale et pas si restrictive qu’elle ne paraît mais dans les faits « on navigue dans un grand flou ». En découle quelques questions : Est-ce qu’on peut parler du vin avec modération sans tomber sous le coup de la Loi Evin ? Est-ce qu’on peut prôner la modération avec la Loi Evin ? Les éclairages d’une spécialiste en la matière leur ont permis d’y voir un peu plus clair.
La question de la communication sur les réseaux sociaux en découle et notamment la présence de mineurs sur ces derniers et donc la position à adopter en conséquence. Il est ainsi important d’installer des filtres sur les groupes traitant de vin afin d’empêcher les mineurs d’y accéder étant donné que, selon la jurisprudence, c’est l’auteur du contenu qui est responsable. C’est également le cas pour les commentaires de dégustation souvent présents sur les sites de vente en ligne. Il faut donc être particulièrement vigilant.
Parmi les autres thématiques abordées lors des différentes sessions, on peut également citer :
- « Big Data : À quoi pourraient vous servir les données collectées par les applications, les sites, l’Open Data et les objets connectés ? »
- « Comment les nouvelles technologies peuvent valoriser le vin en tant que patrimoine culturel ? »
- « Quel ROI pour la communication numérique : Web, réseaux sociaux, applications, comment mesurer l’efficacité sur l’image et sur les ventes ? Comment générer des ventes en Web to Store ? »
Les échanges ont été nombreux et intenses lors cette édition 2015 du Vinocamp Paris. Celui-ci a également été l’occasion de présenter de nouvelles startups du vin et de découvrir Caveasy, Vainqueur du #33CONTEST au Vinocamp Paris 2015.
Merci à tous d’avoir d’être venu et à très bientôt pour une nouveau Vinocamp. En attendant, vous pouvez revivre le Vinocamp Paris 2015 en tweets et en images.
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