Le sujet de la distribution pose toujours la même question : Pourquoi favoriser les circuits courts ? Qu’est ce que cela change ? D’après lui, les circuit courts sont d’autant plus transformateurs que les circuits traditionnels ont refusé d’entrer, de participer à la transformation de leur secteur. Aujourd’hui, nous sommes donc à un double moment ou il faut à la fois favoriser les circuits courts mais il faut aussi que la distribution classique se transforme et ce pour 3 objectifs : la santé des consommateurs et l’avenir de la planète, bien sûr, mais également la santé économique des producteurs. Car, en effet, si les producteurs disparaissent on ne pourra pas réaliser les deux autres objectifs.
Sur le vin on a les mêmes questions que sur l’alimentation : Est-ce qu’il y a suffisamment de valeur qui est transmise au producteurs viticoles ? Est-ce que je me pose assez la question de l’impact de mon vin sur la santé de mes consommateurs ? Et enfin l’impact sur la planète : Quel label demain sur la culture responsable dans la viticulture ? Le sujet de la transparence pour le consommateur de l’impact sur la planète est aujourd’hui essentiel.
Pourquoi le circuit court est un élément de réponse ?
Selon M. Mahjoubi, le circuit court augmente la valeur pour le producteur mais également la transmission de l’information du producteur au consommateur. Il permet l’évaluation de l’impact général. Il faut tout de même être réaliste : « la vie est dure » et les consommateurs manquent de temps et d’argent pour une consommation totalement responsable. On ne va pas acheter 100% de nos vins de façon prévue, organisée, on a aussi besoin de pouvoir acheter notre vin au dernier moment pour pas trop cher. Ainsi, les solutions ne peuvent pas venir que d’un seul endroit, et cela vaut aussi pour les labels. Il faut donner une place essentielle aux vins naturels, biologiques dans la consommation d’aujourd’hui et ne rien faire pour l’empêcher mais on ne peut pas non plus en faire le modèle absolu.
Aujourd’hui nous sommes très en retard sur les circuits courts, il faut faire beaucoup mieux, mais il faut également travailler sur la redistribution de la valeur dans les circuits de distribution plus classiques et sur l’évaluation de leur impact environnemental.
Sur tous ces éléments le secteur du vin doit faire mieux et le numérique peut jouer un rôle essentiel dans ce sens : autant dans la transparence de l’information que dans le partage de la valeur et la reconstruction de notre secteur.
C’est important à la fois dans le cadre de la distribution et la relation avec les consommateurs mais aussi dans le cadre de la transformation du secteur lui-même. Dans le cas contraire, des risque peuvent peser selon lui sur :
- la relation avec les consommateurs : si demain 100% du vin est distribué sur Amazon alors c’est Amazon qui maîtrise la relation avec les consommateurs, le producteur risque de perdre tous les efforts réalisés pour créer cette relation.
- l’équilibre du secteur vin (cavistes, sites internet, accords sur les prix) qui risque d’exploser si demain il n’y a qu’un acteur.
Ainsi, il est primordial d’avoir des plateformes à la française qui créent cette relation avec le consommateur mais avec en tête la volonté absolue de créer du respect et de la valeur pour le producteur. Il est donc nécessaire que les distributeurs français de vin en ligne gardent leur place et leur diversité : pure players, cavistes innovants avec e-boutique, etc … Aujourd’hui, les consommateurs n’ont donc aucune excuse de ne pas passer par un distributeur français.
Aujourd’hui, selon le député, plusieurs révolutions technologiques concernent la vigne et l’agriculture en général et le numérique peut accompagner le producteur dans toute son activité et dans tous les processus de vinification. Si on ne prend pas ces révolutions en marche, il faut se dire que nos concurrents le feront. Est-ce qu’on veut que demain 100% de nos viticulteurs soient dépendants de technologies américaines ou chinoises ? Non ! Dans ce cas il faut croire en nos capacités et nos valeurs et savoir qu’il existe des technologies françaises qui intègrent nos valeurs.
Le numérique est au service de la tradition. En France et en Europe, on a la conviction que le numérique doit être au service d’une transformation plus globale et ne doit pas servir qu’à être plus productif. Mais cela ne doit pas se faire au détriment de la performance. La Wine Tech est donc, à ce moment charnière où des projets innovants viables et rentables apparaissent et ont un rôle plus global à jouer dans l’économie. Nous entrons dans une période d’innovations intelligentes et rentables. La période des gadgets est finie : les gadgets sont importants et certains deviennent même essentiels par la suite mais quand une industrie n’est faite que de gadgets cela veut dire qu’elle n’est pas mature. Aujourd’hui, on voit apparaître des éléments de transformation plus radicaux, de l’hyperinnovation dans l’accompagnement du viticulteur.
A ceux qui ont les moyens d’investir, il faut parier sur une façon de faire à la française qui s’appuie sur nos forces. Il faut être capable d’investir de façon courageuse car beaucoup de projets disparaissent au cours de quelques années mais à chaque fois qu’une entreprise meurt, son créateur a beaucoup appris bien sûr mais toute l’économie et ses acteurs aussi .
Il faut trouver la French Touch de la wine tech !
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