Ce week-end en Provence marquait la 15ème édition des Vinocamps en presque 4 ans. Plus de 90 participants sont passés pendant la journée à Saint Raphaël avec deux tiers de nouveaux participants et plus de 30 entrepreneurs. Parmi eux, une bonne proportions de provençaux mais aussi de bordelais, parisiens et visiteurs de la vallée du Rhône.  En tout plus de 1200 tweet et 140 instagrams pour imager ces deux jours de soleil. La météo était au rendez-vous pour mieux faire briller les nombreux rosés présentés par le comité Interprofessionnel des vins de Provence, partenaire de l’évènement.

Revue du Web

La soirée avec les Eléonores de Provence nous a permis de rencontrer de grandes vigneronnes, ajoutant à la splendeur du week-end qui s’est achevé au coeur des vignes du Clos des Roses et du Château Paquette, en plein floraison.

L’accélérateur 33 entrepreneurs sur place accueillait les startups sur l’estrade pour le concours de pitch, bravo à la startup Sensafood qui crée une solution révolutionnaire pour simplifier l’édition et la consultation des menus au restaurant.

La Provence est la reine du rosé mais aussi de l’oenotourisme, orientant ainsi les débats. Concernant les réseaux sociaux, ce sont encore de petits pas pour cette région qui les exploitent avec modération, ce qui explique  le peu de vignerons connectés lors de ce Vinocamp. Les réseaux sociaux de géolocalisation peuvent pourtant être d’une grande valeur ajoutée dans ce vignoble où vous pouvez traverser plus de 310 domaines et caves.

Nos sponsors actifs comme à l’accoutumées ont apporté leur grappe à l’édifice. Planète Liège en mettant de la joie au bout du bouchon n’avait pas apporté assez de boîte de recyclage pour faire face à la grande demande, les magasins Nicolas et le Groupe Castel ont fait une entrée remarquée par leur présence dans les débats. Nous étions aussi ravis de rencontrer la nouvelle community manager des vins de Bordeaux ainsi que le militant pour les rosés foncés dans la région des Bordeaux et Bordeaux Supérieur : Régis Chaigne qui a d’ailleurs remporté le prix du meilleur vignerons sur Twitter avec un abonnement au magazine Mon Viti, partenaire du Vinocamp.

La journée s’est achevée avec une magnifique soirée au château Sainte Roseline chez les Eléonores de Provence. Les Eléanores sont un groupement de 35 amies, belles et engagées dans leur région. Toujours en mouvement, elles sont actives dans les secteurs du vin, de la gastronomie et de l’art de vivre. Ce soir là ce sont 12 grandes vigneronnes qui nous accueillaient dans la coursive et autour d’un souper provençal, royal ! On attend maintenant leur prochain site Internet ;).

Le lendemain, l’excursion au Château Paquette et au Clos des Roses a fini de nous convaincre de passer nos vacances en Provence – Interview à venir ! 

Le tour des ateliers

Comment communiquer avec le consommateur sans utiliser des codes lourds qui vont le rebutter ? Le plus important est de donner des moyens au consommateur de se connaître lui-même, de connaître son goût et son plaisir et de savoir le prix psychologique qu’il est prêt à payer pour ce plaisir. La méthode de marketing qu’on a utilisé depuis des années, avec des prescripteurs qui conseillent de vins, est à revoir. On doit rendre responsable le consommateur de son propre goût, c’est à lui d’acheter et de se déterminer. Dans cette évolution Internet apporte le pont direct entre le producteur et le consommateur si tant est que le producteur accepte de construire sa partie du pont.

La technologie est là mais pourquoi les gens ne s’en servent pas ? Parce que le consommateur ne sait pas comment faire ou pourquoi le faire – il faut donner plus de signaux.  La réalité augmentée dans tout ça ? Une définition donnée : regarder quelque chose au travers d’une autre chose et du coup vous ne voyez pas la même chose.  Enfin les magasins Nicolas ont échangé sur leur prochaine opération qui vous permettra de vous connecter via le produit non pas pour vous parler du produit mais pour vous envoyer un message, l’aire de la personnalisation a bien commencé !

Instagram et le vin ?  Au départ Instagram est une appli et non un site Internet, ce n’est donc pas le meilleur moyen pour le référencement. En plus d’être un réseau de plus à animer c’est aussi un très bon outil de partage d’information sur d’autres réseaux sociaux. Les hashtags sont importants pour se faire repérer mais aussi pour gérer les conversations sur une marque comme celui #VinsDeVicky pour Miss Vicky Wine qui permet de voir ce que la marque et ses ambassadeurs en disent. Pour le contenu ? Des photos de bouteilles sur un beau paysage, la vie du domaine, les accords mets et vins…libre cours à la créativité !

Retrouvez des exemples d’instagram dans le vin sur les 25 comptes sélectionnés par Grape Collective.

Les concours Instagram ont le vent en poupe comme celui de #PlaneteLiege. Comment faire ? Un communiqué de presse, un visuel percutant qui donne les règles en un clin d’oeil, une dotation intéressante et bien sûr, motiver les premiers ambassadeurs pour faciliter le bouche à oreille.

Les réseaux sociaux géolocalisés – du guide papier aux nouvelles plateformes de géolocalisation. Les plateformes telles que Twitter et Facebook permette déjà de faire de la géolocalisation mais l’atelier parle surtout de Yelp et Foursquare, Yelp plus spécifiquement qui incite les critiques amateurs à rédiger des avis en organisant des soirées, en envoyant des compliments. Les critiques sur Yelp sont donc généralement très détaillées et imagées, apportant de la valeur à votre lieu. Ayez connaissance de ces outils, regardez ce qui s’y passe et choisissez celui que vous préférer sans négliger Google Local qui en 5 minutes augmente votre référencement. Cela permet de rentrer en contact avec plus de consommateur et prospects.

Le vin en tant que produit fini peut-être adapté au crowdfunding, le domaine en tant qu’actif foncier, non puisque les vignerons sont attachés à la propriété de leur outil de production (NB : Un article intéressant vient juste de sortir sur les vignobles financés de manière participative sur le média agent-boursier.com). En revanche en tant que produit fini ou en tant que développent d’activité commerciale du vin, oui le financement participatif permet d’établir un fond de roulement et de prévendre ses produits. A partir du troisième ou quatrième cercle de financement la « Love Money » peut devenir un sujet. Les exemples sont encore peu nombreux et l’atelier aurait mérité encore une petite heure pour avancer :). Article de Mon Viti sur cette session ici. 

Comment désaisonaliser le rosé ? Une question qui a été inversée pendant l’atelier – pourquoi désaisonaliser le rosé ? Le rosé de Provence étant vendu entièrement pendant l’été, les autres saisons permettent de parler des rouges et des blancs de Provence. Le Champagne est vendu à 80% pendant les fêtes et donc il n’est pas urgent de changer son mode de consommation. En fait la saisonnalité crée un rendez-vous, de l’émotion, une histoire, une énergie et finalement, pourquoi ne pas essayer de rentrer dans la saison. 

La difficulté d’avoir une stratégie multi-marques : Avoir un certain nombre de territoires de marques et ne pas forcément raconter la même chose. quand on est community manager, la première étape est de se reposer sur le marketing, l’essence de la marque, pour s’en imprégner et ne pas aller sur d’autres territoires de marque qui seraient proches. L’exemple du groupe Castel, qui sous le nom « Chateaux Castel » communiquent sur 20 châteaux lui permet d’avoir du contenu intéressant à relayer en permanence tout en différenciant les différentes marques et châteaux. L’une des difficultés est aussi la cible, chaque marque étant destinée à un public particulier (consommateur final ou presse).

Oenotourisme et agences : la relation entre le vigneron et le prestataire. L’agence fait un travail d’équipe, le vigneron attend de l’agence qu’elle communique au plus près de sa réalité dans des valeurs d’authenticité. Les voyages d’étude ou les voyages en petit comité ont été abordés mais surtout le prix de la visite, doit-on faire payer le visiteur ? L’agence est prête à payer le vigneron pour ce service, du côté du consommateur, cela lui permet de donner quelque chose au vigneron sans se sentir obligé d’acheter du vin. L’oenotourisme c’est aussi une déontologie, comment un vin, vignerons, sa propriété, son histoire, s’intègrent dans un patrimoine culturel en général.

Routes touristiques, routes numériques : L’idée est de générer de la fréquentation et des visites dans le vignoble. La conversation a enchaîné sur la gamification qui permet un itinéraire animé qui dure dans le temps et stimule la curiosité du visiteur. Tout le monde n’est pas encore équipé des technologies mobiles, il est donc important de rester multi support.

Les objets connectés : qu’est-ce que c’est ? Un petit objet qui donne de l’information qui dans le cadre de la viticulture peut renseigner le vigneron sur des données importantes via des capteurs comme la température d’une cuve. Des normes doivent se mettre en place pour que les capteurs éparpillés dans le vignoble puissent avoir leurs données synthétisées dans un logiciel. Enfin l’atelier s’est évadé sur les drones et les améliorations nécessaires sur ses différents modes d’utilisation ainsi que sur la simplification du traitement des données récoltées et l’optimisation des coûts.

L’Explorecamp avec Mon Viti a réuni quelques personnes sur des questions pratiques et a permis d’approfondir des sujets sur la publicité sur les médias sociaux notamment sur Facebook et Google.

Agir ou Réagir en cas de crise ? L’aire des médias sociaux est aussi celle de la propagation des messages à grande vitesse. Le groupe est parti de l’exemple de Nicolas, de l’affaire Giboulot et du livre Vino Business. Les magasins Nicolas ont commencé par rassurer leur personnel en Internet puis ne pas sur-réagir voir ne pas répondre frontalement et ensuite organiser des réponses par le réseaux d’ambassadeurs. Le temps faisait, cela permet de distiller le positif, d’éviter un référencement négatif et de laisser la crise se calmer d’elles-mêmes. Quand des personnes clairement hostiles surviennent, la chose est différente, il faut déjà les identifier. Enfin on dit toujours qu’il faut réagir, mais il faut aussi réagir aux commentaires positifs, finalement quoi de plus agréable qu’un merci après un compliment ? Retenons, ce qui ne tue pas rend plus fort, les crises permettent aussi de nouveaux liens et de revenir sur les fondamentaux de la communication pour repartir sur de nouvelles bases.